Wolfgang Mozart, Correspondance

Wolfgang Mozart, Correspondance

Les concertos pour piano de Mozart

                      
Concerto pour piano n° 17 K  453 ,  Andante

English Chamber Orchestra, Direction et Piano Daniel Barenboïm

 

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   D'une grande richesse d'expression, d'émotion, d'une beauté lyrique aux harmonies profondes sans arrêt renouvellées,  les concertos pour piano de Mozart ont porté l'art de cet instrument à la perfection.

  27 concertos à l'origine,  ils ne sont en réalité que 23 vrais concertos,  les 4 premiers concertos,  écrits à l'âge de 11 ans (K37, 39, 40 et 41) n'étant en fait que des "Pastica",  pièces arrangées à partir des musiques d'autres compositeurs.

  Mozart se leS réservait souvent pour lui,  et tenait à les interpréter lui-même lors de ses académies. (concerts ).

   Car,  le Piano,  face à l'orchestre,  c'est Lui...

 

 

 

 

(Pour toutes les analyses, je fais beaucoup référence aux ouvrages de Jean-Victor Hocquard 1910-1995; Personne n'a jamais mieux écrit que lui sur la musique de Mozart...)

 

 

 

 

 

                D'emblée, avec le Premier Vrai Concerto , le K 175 , écrit par un jeune homme de 17 ans, Mozart réussit, selon Olivier Messiaen, "un coup d'essai, un coup de maitre".

 

                Le Concerto n° 6 K 238 comporte déjà toutes les beautés et originalités du génie de plus tard.  J'adore particulièrement le rondo final, traversé par une plage centrale superbe qui nous révèle  à l'état brut toute l'essence du compositeur.

 

06 Piano Concerto No. 6 in B flat major, K. 238_ Rondeau Allegro .wma

 

                 Le K 242 est un concerto pour 3 pianos  ; suivra le concerto n° 8 , joie et douleur se mêlent de cette façon sublime qui n'appartient qu'à Mozart, et le célèbre concerto N° 9 "Jeunehomme", écrit pour la pianiste parisienne du même nom. C'est "un chef d'oeuvre absolu", toujours selon Olivier Messiaen. L'intensité particulière de l'andantino nous ouvre des plages d'une méditation solitaire étonnante chez un compositeur de 21 ans seulement.

 

                Suivra le Concerto pour 2 pianos K 365, très alerte, et qui comporte sur la fin des instants très poétiques.

 

              

                                    Tous les concertos de Mozart sont riches en intensité et émotion dramatique et ils sont, selon A. Einstein, sa création la plus personnelle. En effet, dans le dialogue passionnel, fusionnel mais parfois conflictuel entre le piano et l'orchestre, Wolfgang occupe lui-même le role central du piano, et on le retrouve tel qu'en lui-même : tendre, mélancolique, parfois enfantin, aérien ou bien tourmenté, voir révolté, un rien d'amertume qu'il balaie bien vite par une pirouette musicale pleine d'humour.

 

                Toutes les qualités du génial compositeur se retrouvent aussi au plus haut degré dans ses concertos : le virtuose, le symphoniste accompli, le maitre de l'harmonie mettant en valeur chaque instrument de l'orchestre.

 

 

                  Les trois premiers concertos de la période heureuse à Vienne entre 1782 et 1786 sont, selon Mozart lui-même, "un juste milieu entre difficile et trop facile, très brillants, agréables à l'oreille, ce qui n'exclut pas des instants d'une grande profondeur.

 

                  Le Concerto n° 11 ressemble à une sonate ravissante et tendre, avec parfois des passages envoutants .

 

                  Le N° 12, K 414, est méditatif et nostalgique dans l'andante et le finale, sorte de rondo enfantin, est plein d'humour;

 

                    Plus souvent interprété, le K 415 est fougueux comme un torrent , avec un très beau finale, où surgissent des thèmes en ut mineur parmi les plus désespérés de Mozart. Là encore ce passage extraordinaire se trouve au beau milieu du finale,  comme si le compositeur dans ces instants fugitifs et uniques voulait nous révéler le plus important.  Généralement, ces musiques qui surgissent parfois inopinément ne durent pas,  mais elles sont le mouvement central de l'oeuvre, et le coeur de Mozart.

 

 

                     

                    Composé en 1784, le Concerto n° 14 K 449 est un des premiers très grands concertos du compositeur. Tous les instruments de l'orchestre y trouvent leur juste place et sont pleinement mis en valeur.

 

                     L'Andantino est un très haut moment de méditation Mozartienne.  (à écouter sur l'article "Le petit cahier de Wolfgang"... Car ce Concerto est la première œuvre que le compositeur inscrivit à son catalogue thématique.

 

                     Ici, le piano engage avec l'orchestre un dialogue d'une grande intensité, où l'ardeur s'allie à la douceur, où les questions se bousculent. L'aspiration à l'apaisement monte en creshendo tout au long des variations, jusqu'à la fin, lumineuse, qui semble apporter la paix. C'est un des plus sublimes mouvements de la création pianistique de Wolfgang.

 

                     Le Concerto qui suit, K 450 N° 15, est une oeuvre virtuose, très symphonique. Le premier mouvement est plein d'entrain et d'humour , comme le Mozart des meilleurs jours, et rappelle la contine "il court il court le furet" selon J.V. Hocquard. L'andante comporte des effets d'allumages de timbres d'une poésie féérique.

 

                     Le concerto n° 16, il en fallait bien un, n'est pas mon préféré. Pourquoi ? Voilà une question sur laquelle j'ai décidé de me pencher plus profondément,  et peut-être alors changerai-je d'avis.  Ce concerto est peu joué il me semble, et sans doute est-il difficile à bien interpréter donc à bien comprendre.  Ce qui donnerait alors toute sa valeur à ce concerto " alliant passion, douceur, véhémence, abandon, et joie aérienne." (Hocquard)....

 

                     Le K 453  "toujours entre les larmes et le sourire" est varié et contrasté. L'Andante central est superbe,et selon Olivier Messiaen , il exprime "la sérénité de celui qui attend la mort comme le passage à une vie supérieure"...  Nous partageons son avis, même si notre vidéo plus haut , surtout visuelle et "artistique" comme nous les aimons, n'a rien à voir avec cette idée.        Quant au finale de ce 17ème Concerto, un chef d'oeuvre de trouvailles et d'humour,  il a été composé par son oiseau "Star",  qui lui siffla les premières mesures, sur lesquelles Mozart prit un visible plaisir à broder toute une suite de variations.  (et nous une autre vidéo qui se trouve aussi sur Dailymotion).

 

 

                      

                               Avec le concerto N° 18 en si bémol majeur, nous entrons dans un des plus profonds et envoutants concertos de Mozart. Ecrit pour la pianiste aveugle Theresia von Paradis, ce concerto méconnu est fort beau. L'andante est douloureux, prenant, on nage en plein drame; Cette musique troublante nous a beaucoup inspirés puisqu'elle à l'origine de notre vidéo "De l'ombre à la lumière", qui, une fois n'est pas coutume, semble faire l'unanimité.  Cet andante  sera suivi d'un étonnant finale, un rondo d'une vraie ou fausse gaieté, qui semble balayer toute cette tension dans un de ces pieds de nez au destin dont Wolfgang était friand.

 

                            (suite et fin dans l'article suivant : DU 19ème au dernier Concerto.)



03/04/2013